Marc Berjoan, responsable technique du centre de formation et entraîneur de l’équipe réserve du SCABB, a profité de la trêve internationale pour dresser un bilan des premiers mois de compétition et rappeler les objectifs fixés pour l’équipe de NM1 au sein du SCABB.
Quel premier bilan tires-tu de ces matchs aller ?
Les équipes que nous devions battre (celles en bas de classement), nous les avons battues, à part une défaite d’un point à Salon-de-Provence à l’extérieur. Donc de ce côté-là, c’est bien.
Cette première partie de saison reste très frustrante parce qu’on perd beaucoup de matchs de peu : sur les dix dernières défaites, six se jouent à moins de 7 points. On est vraiment dans le match, mais on touche du doigt nos faiblesses : le manque de maîtrise, de contrôle du tempo et du jeu.
On est une équipe très jeune, avec 21,5 ans de moyenne d’âge, donc on apprend tous les jours. Compte tenu de l’avalanche de blessures et de maladies que l’on a eues, on s’en tire plutôt bien. Ça pourrait être pire. Ce n’est pas parfait, on pourrait faire mieux, mais on est clairement dans un processus d’apprentissage pour nos jeunes joueurs.
Par rapport aux objectifs de l’équipe NM1 au SCABB : est-ce que vous êtes dans les temps, dans un championnat où vous affrontez chaque week-end des joueurs expérimentés ? Quel est ton regard sur ce championnat ?
C’est hyper formateur pour les jeunes. Venant des Espoirs, on voit bien la différence : le rythme est incroyable par rapport à ce que les jeunes ont connu avant.
Quand on joue trois matchs par semaine pendant trois semaines, le rythme d’entraînement change complètement, le contenu aussi. C’est le monde professionnel : il faut s’y adapter, et ça ne se fait pas tout seul. Mentalement, enchaîner, digérer le rythme, on ne mesure pas à quel point c’est difficile. Quand on a une semaine pour travailler c’est plus simple.
Notre objectif, c’est le maintien et le développement individuel des jeunes. Et pour l’instant, on est dedans. Les jeunes font des erreurs, mais ils développent du jeu. On n’est pas largués, au contraire.
Cette année, on a encore rajeuni le groupe, avec beaucoup de joueurs venant d’Espoirs Élite 2. En face, il y a très peu de joueurs Espoirs, parfois un seul par équipe. Nous, on en a 6 ou 7.
Donc oui, c’est différent des années précédentes où ça jouait la montée. Là, on ne perd pas de vue que l’objectif est que les jeunes se développent pour qu’ils puissent aller plus haut.
Comment sens-tu ton groupe mentalement, notamment après des défaites serrées ?
C’est normal qu’ils soient frustrés. Si la défaite ne les dérangeait pas, ils n’auraient rien à faire dans le monde professionnel.
Ils doivent apprendre que leurs erreurs coûtent cher, qu’elles ont un impact sur le club et sur l’équipe. En Espoirs, gagner ou perdre change moins de choses, on sait qu’on est maintenus.
Là, il faut rester concentré tout le temps, bien terminer les actions, comprendre que rater un panier peut avoir des conséquences. Petit à petit, ils apprennent cette exigence du haut niveau.
Tu sembles déjà avoir identifié les axes d’amélioration. Sur quoi va porter le travail dans les semaines à venir ?
On n’a fait que la moitié de la première phase, mais on a l’impression d’avoir joué des tonnes de matchs.
Je leur ai dit : on doit avoir pris la mesure du championnat ! Maintenant, il faut performer, gagner, et comprendre que chaque possession compte.
En défense, la communication est un gros point de travail. Dans une équipe professionnelle, il y a beaucoup de bruit ; avec les jeunes, pas assez.
En attaque, il faut prendre soin du ballon, affirmer nos intentions de jeu, et mieux contrôler chaque possession.
Quelles sont tes certitudes aujourd’hui sur ton groupe ?
Ils travaillent et ils progressent, individuellement et collectivement. Et surtout, les jeunes sont vraiment à l’écoute.
Tant qu’ils ont cette envie de progresser, je n’ai pas d’inquiétude : on atteindra nos objectifs.

